Mords-moi!!!

Mords-moi!! Attrape-moi et prends-moi!!
Tu en meures d'envie...
Ce n'est pas un défi, c'est une invitation.

Ton regard se pose déjà sur ma carotide. Tes yeux de prédateur sont rivés sur mes veines frémissantes, visibles à travers ma peau diaphane. Tu respires maintenant au rythme des battements de mon coeur, qui expulse ce liquide rubis dans tout mon être.

Mais prend garde!

Si tu cèdes à ton désir - je le sens monter en toi -tu devras subir toute ta vie le souvenir de mon meutre. A moins que ma condition humaine ne me trompe... Tu es un tueur,tu n'as aucune conscience, aucune âme, aucune émotion. Est-ce pour cela que tu te livres à cette tuerie? Je le sais à présent,tu veux ressentir les émotions de ceux de mon espèce, vibrer pour ce qui nous passionne, pleurer pour nos douleurs, aimer...

Tu ne peux aimer.

Ta bestialité t'en empêche. Tu ne peux savoir ce qu'est cette sensation, ces picotements dans le bas du dos, ces noeuds dans l'estomac, tous ces détails propres à l'Amour. Tu n'en as qu'une vague idée.

Si c'est le cas, prends-moi! Ressens ce que j'ai ressenti lorsque j'ai posé les yeux sur lui, lorsque nos regard se sont croisés. Puis vis cette passion qui a grandit, cette tendresse qui était sienne, ce respect que je lui portait. Sens maintenant cette dague qui s'enfonce dans moncoeur, lentement,très lentement... Cette douleur causée par sa perte. Vis ces moments de doute, de souffrance puis de quiétude, lovée dans mes souvenirs.

Il est temps maintenant, accompli ta besogne.

Il ne reste plus qu'une coquille vide dans cette venelle, contre le fer forgé de la grille. Les rosaces dans lesquelles s'entremèlent des fleurs d'églantier forment un fond coloré qui contraste avec la blancheur de ma peau. La brise qui agite les feuilles et anime les objets autour ne parviendra pas à me tirer de ce sommeil éternel...

A toi, le prédateur de la nuit,il te reste mon odeur sur ta peau et le gout sucré de mon sang sur les lèvres.